
Alpinisme
Toujours plus haut, toujours plus fort ! Une bonne dose d'adrénaline de ce côté là, pour s'élever au plus près du ciel et peut-être, un jour, toucher les étoiles. Retrouvez ici mes courses d'alpinisme : aucun objectif de performance, mais plutôt de l'émerveillement face à ces paysages glaciaires.
Ascension du Kilimandjaro par la voie Machame en 6 jours
Revivez l'ascension du Kilimandjaro par la voie Machame du 9 au 15 octobre 2023.
Un trek incroyable de 6 jours et 5 nuits en tente à travers des paysages plus beaux et variés les uns que les autres !
Jour 1 - Top départ !
De Machame Gate (1 790 m)
à Machame Camp (2 835 m)
Après 2h de vol de Nice à Amsterdam puis 11h d'Amsterdam au Kilimandjaro, nous avons atterri de nuit au pied du fameux volcan.
C'est à l'agence locale Kei Tours & Safaris que nous avons décidé de faire confiance pour réaliser l'ascension du Kilimandjaro, suivi d'un safari (budget et conseils à retrouver en bas de page).
Après une courte nuit à l'hôtel Lush Garden à Arusha, nous voilà prêts à attaquer le premier jour d'ascension. On rencontre d'abord notre team : pour deux clients, ce sont 11 personnes qui nous encadrent. On ne s'attendait pas à une si grosse équipe ! Guide, second guide, cuisinier, et pas moins de 8 porteurs pour tenter de nous accompagner jusqu'au sommet.
Première péripétie du voyage : notre minibus tombe en panne au bout d'une heure de route, nous séparant encore de 45 minutes pour nous rendre au point de départ du trek. Après une longue attente, un autre chauffeur nous amène jusqu'au Machame Gate à 1 790 m d'altitude.
Ici, on signe notre premier registre pour signifier notre présence et on part pour 10 km de marche facile direction le 1er camp.
On est au cœur de la rainforest : cette forêt humide et tropicale nous protège du soleil et marque le signe d'une altitude pour le moment peu élevée.
On observe quelques singes dans les arbres (des Colobes avec de longs poils noirs et blancs) mais il n'y a pas d'autres animaux en vue. Le chemin est bien tracé et monte graduellement, mais c'est de nuit que nous arrivons au Machame camp.
Les porteurs nous ont vite devancé malgré leurs 20 kg sur le dos : tentes, nourriture, ustensiles de cuisines et notre sac d'affaires chaudes supplémentaires pour le sommet. A notre arrivée (et ce sera le cas tous les soirs), notre tente est déjà montée et la cuisine préparée est copieuse autant que délicieuse ! On est agréablement surpris par la qualité des repas et l'efficacité de l'équipe.
La vie aux camps du Kilimandjaro est très rythmée : entre 18h30 et 19h30, c'est le repas, puis à 20h, le brief avec le guide pour le trek du lendemain et un état des lieux de nos constantes (oxygène dans le sang, ressenti lors de l'ascension, nausées ou maux de tête). A 21h, tout le monde s'endort ! Un réveil nous attend à 6h du matin.
Distance : 10,55 km
Dénivelé + : 1 139 m


Jour 2 - Shira Cave Camp (3750 m)
Premier réveil matinal à 6h30, en même temps que le soleil, avec Essaw le second de cuisine qui nous apporte directement un thé et café chauds dans la tente. Après s'être préparés, départ à 8h direction le Shira Cave Camp à 3 750 m d'altitude.
Jusque là, pas d'inquiétude pour nous qui sommes habitués des randos à plus de 3 000 m. On connait notre corps et ses réactions jusqu'à 4000 m : c'est à dire pas trop d'effets (tout dépend de chaque métabolisme).
Les paysages commencent à changer et c'est dès ce deuxième jour que l'on doit marcher "polé polé" très lentement en Tanzanien.
Une belle mer de nuages s'offre à nous et toujours, on observe le défilé incessant des porteurs avec leurs lourdes charges sur le dos. On croise quelques autres duo et trio qu'on ne reverra ensuite plus : certains souffrent déjà du Mal Aigu des Montagnes et devront faire demi tour au second camp.
A savoir : les détails sont importants lors d'un tel trek en altitude. Notre sac de couchage chaud, notre tente confortable et le fait de se forcer à boire et à manger deux fois plus de calories que d'habitude nous ont vraiment aidé à avancer et à alimenter notre corps en oxygène.
Après 4h de marche et un dénivelé plus important que la veille, on a du temps pour se reposer l'après-midi.
On observe pour la première fois le Kibo, sommet du Kilimandjaro, qui se dégage enfin des nuages et qui laisse place à un beau coucher de soleil sur le Mont Méru au loin.
Distance : 5,45 km
Dénivelé + : 870 m
Jour 3 - Lava Tower (4 600 m) et Barranco Camp (3 900 m)
Départ à 7h pour une longue journée de marche et d'acclimatation par la Lava Tower, culminant à 4 600 m.
Le paysage devient volcanique ! Plus d'arbre, il fait beau et chaud même à cette altitude et l'ambiance est lunaire.
A partir de 4 200 m, on commence à se sentir un peu endormis mais on poursuit notre ascension.
On arrive finalement facilement au panneau du Lava Tower mais cette fois, le climat a vite changé : grand froid, humidité et nuages nous font vite redescendre jusqu'au Barranco Camp. C'est là qu'on dormira pour cette troisième nuit en tente.
Le grand Barranco wall nous fait face : un mur de roche, qui parait abrupt d'en bas.
Le mal de tête commence à m'atteindre en arrivant au camp, avec la fatigue accumulée et l'émotion : tout se mélange !
Les porteurs deviennent déjà comme une famille : ils prennent soin de nous, cuisinent, sourient constamment et nous motivent alors qu'ils n'ont rien et qu'ils portent des charges trois fois plus lourdes que nos propres sacs à dos.
Distance : 10,66 km
Dénivelé + : 811 m



Jour 4 - Déjeuner au Karanga Camp (3 990 m) puis nuit au Barafu Camp (4600 m)
C'est parti pour affronter le Barranco wall, qui est un peu le Couloir du Gouter (Mont-Blanc) mais dans sa version plus soft. Une fois dedans, on se rend compte que les passages sont finalement assez larges.
On est à l'aise, on va vite et on se prend au jeu de crapahuter entre les rochers … un peu trop beau et un peu trop rapide pour être vrai !
A la fin du mur, c'est la première fois que je me sens aussi mal : respiration coupée, nausées et maux de tête arrivent d'un coup.
On poursuit quand même notre chemin qui nous oblige à redescendre en altitude, pour ensuite remonter jusqu'au Karanga Camp à 3 990 m.
L'accumulation d'autant de dénivelé positif et négatif en alternance n'a pas l'air de convenir à mon corps, mais je me force à manger pour reprendre un maximum de force et poursuivre l'aventure pour la dernière nuit en très haute altitude.
Encore 5 km de marche et 700 m de D+ pour atteindre le Barafu Camp. On y arrive enfin et on commence à ressentir les effets de l'altitude : au diner, lors du brief et de la prise des constantes, le taux d'oxygène dans le sang a déjà bien baissé.
De 95% le matin, je suis passée à 83% d'oxygène. Cette nuit va être longue et difficile avec le froid qui s'annonce, mais c'est là qu'il faut tout donner !
Puiser dans nos ressources physiques mais aussi mentales pour tenter d'atteindre le toit de l'Afrique.
Distance : 9 km
Dénivelé + : 1 009 m
Jour 5 - Summit push ! Stoppés à 5 200 m d'altitude
Peu de sommeil cette nuit là : le réveil sonne à 1h du matin, pour un départ à 2h.
C'est la nuit noire, il fait extrêmement froid (-15 degrés probablement) et notre oxygène commence à être relativement bas.
Notre rythme de marche est très lent, plus que d'habitude. Chaque pas se fait lourd. A 4 800 m, je ressens déjà de fortes nausées.
Je lutte, je fais des pauses, je m'hydrate et décide de continuer. Mais plus on avance, plus on voit redescendre des groupes de personnes et parfois dans des états seconds.
Au delà de la fatigue physique, on commence à se poser de vraies questions sur la nécessité de continuer mais surtout de nos capacités à pouvoir redescendre ensuite.
A 5 000 mètres d'altitude, on demande aux guides de reprendre notre taux d'oxygène dans le sang : le verdict tombe, 76% d'oxygène restant. Hypoxie. Et pourtant, on y croit encore et on continue de marcher.
Nos corps vont mal, avec des symptômes différents mais bien réels. Le mur que l'on voit face à nous et le dénivelé qu'il nous reste à franchir pour atteindre le sommet nous parait trop important : encore au moins 600 m D+ à marcher. Dans nos états, ça nous parait impossible et surtout dangereux : plus on va continuer à monter, plus on va perdre d’oxygène et moins on sera en capacité de redescendre dans un état normal.
Notre santé avant tout : faire demi-tour est la meilleure décision, sans regrets.
Il est 5h30 du matin à ce moment là, le soleil commence à se lever tout doucement. On a vraiment cette impression de hauteur, d’être au dessus du monde !
Plus on descend, mieux on se sent et on garde un rythme lent pour pouvoir prendre des photographies et savourer le moment.
Le retour au Camp à 4 600 m est difficile : nos porteurs nous attendent et Essaw, notre papa de l'aventure, nous demande simplement si on va bien et pourquoi on n’a pas réussi à atteindre le sommet. On sent sa déception, tant il a mis de coeur à nous accompagner et nous chouchouter tout au long de la semaine.
Il est temps de nous reposer une heure et de reprendre des forces avant de quitter ce camp pour rejoindre le Mekwa camp à 3 100 m d’altitude (soit 1 500 m de dénivelé négatif à descendre encore) pour passer une dernière nuit sur le Kilimandjaro.
Sur notre chemin, le balai des hélicoptère apparaît : les secours ne peuvent pas se rendre à plus de 4 000 m même par beau temps.
Cela signifie que si votre corps ne fonctionne plus au sommet ou au dessus de cette altitude, les guides vous porteront pour redescendre au plus vite et ainsi récupérer de l’oxygène : un pari risqué. Geoffrey, notre super guide, nous explique que même avec une assurance il faut payer les secours en cash ici. Si ce n’est pas le cas, c’est en charrette qu’on vous redescendra.
Distance : 5 km
Dénivelé + : 533 m
A cumuler avec la descente au Mekwa camp :
Distance : 7 km
Dénivelé : - 2 100 m


Jour 6 - De Mekwa Camp
(3 100 m) à Arusha
Dernier réveil au Kilimandjaro ! C’est le cœur lourd que l'on entame la dernière marche dans la forêt et qu'on quitte cette montagne incroyable où on aura vécu tant d’émotions, positives comme négatives.
Notre team nous chante la chanson du Kilimandjaro, au pied de la montagne :
« Jambo! Jambo bwana!
Habari gani? Mzuri sana!
Wageni, mwakaribishwa!
Kilimanjaro? Hakuna matata! »
Il est temps de leur remettre les tips. Nous n'étions vraiment pas ravis, au départ, de voir les montants des pourboires évoqués par les différentes agences en plus des montants déjà versés pour le trek.
Mais en ayant vécu 6 jours avec cette seconde famille, prête à nous accompagner, à nous aider à tout moment, nous nous rendons compte que même le plus gros pourboire que nous pouvons leur donner semble dérisoire par rapport à toute l'aide qu'ils nous ont apporté !
Le Kilimandjaro, une aventure à vivre au moins une fois dans sa vie !
Sommet ou pas, nous avons vécu les 6 jours les plus intenses de notre vie : une bonne fatigue accumulée, une remise en question permanente aussi bien mentalement que physiquement (à toujours tenter de repousser les limites de nos corps), une rencontre avec des personnes inoubliables. Un cocktail explosif, de plusieurs émotions condensées !
On ne peut que vous recommander de vivre cette aventure et d'autant plus en aidant l'agence locale Kei Tours & Safaris à grandir.
Distance : 8,76 km
Dénivelé : - 1 320 m
Au total, notre aventure nous a fait cumuler 60 km de marche et 4 400 m de dénivelé positif ainsi que 3 500 m de dénivelé négatif.

Petit point sur
L'hypoxie
Le Mal Aigu des Montagnes (MAM) peut être ressenti à l'effort physique dès 1 500 mètres pour des personnes mal préparées physiquement. Au delà de 3 000 mètres d'altitude jusqu'à 5 500 m, des effets sont ressentis au repos et à l'effort même s'il est minime. Au dessus de cette altitude, les effets du MAM sont ressentis en permanence et la vie devient très difficile.
En altitude, la pression barométrique diminue et la quantité d'oxygène disponible baisse. On peut mesurer cette quantité d'oxygène dans le sang avec un oxymètre : un petit appareil à glisser sur le doigt.
Quand le corps manque d'oxygène, c'est l'hypoxie. Les symptômes sont les suivants : maux de tête, fatigue, nausées et perte d'appétit, irritabilité, difficultés à respirer et pour les cas les plus importants confusion et œdème cérébral.
Le traitement du Mal Aigu des Montagnes se fait par une descente très rapide à une altitude plus basse et si nécessaire un apport en oxygène (bouteille).
En savoir plus : Manuel MSD
Presse
Suite à cette ascension un article est paru dans la presse web et papier du journal Var Matin
Equipement nécéssaire
Gourde filtrante, chaufferettes, doudoune chaude… les classiques pour une ascension réussie, quelques astuces en plus !

Doudoune
La doudoune Simond femme de Décathlon a été amplement suffisante et très résistante au froid (idéale pour les petits budgets).

Sac à dos d'alpinisme
J'ai fait l'ascension avec le sac à dos d'alpinisme Millet - Prolighter 22 Indian. Il était toutefois un peu petit pour contenir tout ce dont j'avais besoin mais résistant.

Gourde filtrante
Une Gourde filtrante Lifestraw est vraiment un bon plan car l'eau est celle provenant directement des ruisseaux du Kilimandjaro. Nous n'avons pas été malade et n'avons pas utilisé de pastilles pour purifier l'eau.

Chaufferettes
Si, comme moi, vous craignez le froid au niveau des extrémités, ne pas hésiter à se munir de chaufferettes mains et pieds qui peuvent être bien utiles au delà des 4 000 m d'altitude.

Sac de couchage -10°
Un sac de couchage chaud résistant à -10 degrés est indispensable pour l'ascension du Kilimandjaro.

Pantalon d'alpinisme
Pantalon Millet, très résistant et utilisé lors de toutes mes courses d'alpinisme.
BUDGET en € / personne
Toutes les photos ci-dessus sont disponibles au format poster et en tableau alu dibond dans la boutique. N'hésitez pas à me contacter.